Voyage au pays de Margaret Harrison
Elle est née dans les années 40, elle a eu 20 ans dans les eighties. Elle a milité pour la place de la femme tout au long de sa vie au travers de son travail artistique dont elle nous offre une rétrospective au BPS22.
Elle, c’est Margaret Harrison. Son arme ? Les compositions et les caricatures aiguisées mettant en scène des icônes populaires.
Elle aborde le statut du genre féminin avec intelligence, talent mais également avec beaucoup d’humour.
On aime ses caricatures de Hugh Hefner déguisé en bunny à forte poitrine ou sa revisite des héros de Marvel au féminin avec les attributs bien visibles. Son style de caricaturiste old school, travaillant le crayon et l’aquarelle, fait mouche. Il nous replonge dans un univers vintage édulcoré et pourtant parodié pour dénoncer les concepts de misogynie et de femme-objet.
Margaret Harrison – Hugh Hefner Margaret Harrison – Marvel
On a apprécié sa triple reprise de ”l’Olympia” de Manet avec des personnages issus de la culture populaire telles que Michelle Obama ou Jennifer Lopez.

L’exposition sur deux étages se clôture sur un aspect de la condition de la femme un peu plus sombre mais tout aussi engagé : une série de peintures grand format d’objets du quotidien qui s’avèrent être des armes utilisées pour des violences conjugales. Les œuvres sont accompagnées d’extraits d’interviews d’hommes qui sont ou ont été violents envers leur conjointe et parfois leur famille. Ces paragraphes étaient accompagnés de commentaires rédigés par la main de l’artiste, témoignant de sa prise de parti mais également de son degré d’implication dans cette cause.
En résumé, Harrison aime les femmes, elle est une actrice et un témoin esthétique de leur émancipation et de leur lutte au quotidien.
Il n’est pas nécessaire d’être une FEMEN pour apprécier son travail. Il me semble pour ma part qu’elle a autant œuvré à dénoncer la fracture du genre que d’en être la biographe…
L’exposition ”Danser sur les missiles” est visible jusqu’au 23 mai 2021. Profitez-en.
