Lors de la dernière édition de la Room36 au Trix, nous avons échangé avec Kemare. Après notamment une sortie sur le méga-label Disciple Records, le jeune DJ et producteur allemand est assurément un nom à suivre de très près dans la scène heavy dubstep. Pour 7kulturs, il s’est livré sur ses plus grandes influences et ses projets futurs.
Interview
Comment te décrirais-tu en tant qu’artiste ? De quand datent tes débuts ?
J’ai commencé à produire en 2019. A l’époque, c’était principalement de la future bass ou de l’EDM. J’ai été très influencé par des artistes comme San Holo ou Flume. Je me suis mis à la dubstep 2-3 ans plus tard. Je me suis intéressé à des aspects plus techniques et j’ai développé mon sound design.
Quels artistes t’ont fait tomber amoureux de la dubstep ?
J’ai énormément écouté des artistes comme Virtual Riot, Spag Heddy ou Excision. Je me suis ensuite tourné vers des producteurs au son plus distinctif et créatif.
Quelles sont tes plus grandes influences actuelles ?
Je pense à MOB ou NRVE, qui fait vraiment des trucs super cool. Soltan aussi. D’ailleurs, il a joué une de mes tracks à la Rampage Open Air, c’était vraiment un moment dingue !
Tu as remixé IMANU et DJ Snake. Quels sont les artistes que tu écoutes hors dubstep ? Hors musique électronique ?
J’ai en effet écouté énormément ce que fait IMANU. J’adore ce qu’il fait ! Sinon, j’aime beaucoup l’indie rock, des groupes comme Two Door Cinema Club, Cage The Elephant, Arctic Monkeys… Je n’aime pas écouter que de la dubstep ! Cela m’aide à envisager d’autres manières de produire de la musique.
Comment s’est développé ton sound design au fil des années ?
Comme énormément de jeunes producteurs, j’ai suivi beaucoup de tutoriels sur Internet. Majoritairement sur Serum, c’est un classique ! Avec le temps, cela a beaucoup évolué. Aujourd’hui, j’ai appris à séparer mon sound design de mon processus d’écriture. Presque tous mes sons viennent de projets séparés. Cela m’a vraiment aidé avec le workflow. Bien sûr, cela peut prendre énormément de temps avant que je sois satisfait par une track. Je deviens de plus en plus perfectionniste.
Un avis sur la sortie de Serum 2 ?
Comme je l’ai dit, Serum est un VST que j’utilise beaucoup. En matière de sound design, je n’utilise presque que Serum. Je n’ai pas encore essayé Serum 2, mais ça semble très prometteur. Il y a énormément de possibilités, c’est totalement dingue !
Que penses-tu du développement actuel de la scène allemande en heavy dubstep ?
Je parle beaucoup de ce sujet avec mes amis allemands. Je pense que la scène allemande prend une meilleure direction qu’il y a quelques années. Je vois de plus en plus d’événements voir le jour, avec de belles affiches. Cela dit, j’espère que cela se développera davantage dans le futur. Je pense que des organisations comme Planetskvnk ou Bassbox font vraiment du bon travail et représentent bien la scène allemande.
Sur le plan international, l’Allemagne est aussi bien représentée, notamment par des artistes comme Virtual Riot ou INFEKT…
Je trouve que c’est une chouette coïncidence que Virtual Riot revienne à la Blacklist. Je ne l’avais plus vu en Allemagne depuis un certain temps ! C’est vraiment cool que de tels artistes reviennent encore. Sinon, la scène dubstep allemande est principalement underground, portée par de “petits” artistes.
Tu as joué ici en B2B avec Sxrgeon, qui est aussi allemand. Quels artistes allemands pourraient, selon toi, exploser prochainement ?
Le premier artiste qui me vient en tête est TABARNAK. C’est vraiment lourd ce qu’il fait. Sons de fou, déjà une belle fanbase : il a tout pour réussir !
C’est ta première date en Belgique…et à l’étranger ! Qu’est ce que ça te fait ? Que penses-tu de la scène belge ?
C’était un super moment, j’ai vraiment kiffé ! Je ne connais la scène belge que via la Rampage Open Air, évidemment (rires). Je sais que les gens aiment beaucoup la jump up ici. Je trouve que le public est cool, très chill. La Belgique a la chance d’avoir encore beaucoup d’événements, des chouettes salles…Peut-être que la scène allemande devrait s’en inspirer ! Au niveau des artistes que vous avez en Belgique, je pense qu’IITYX devrait exploser prochainement et se construire une renommée internationale.
L’événement où tu rêves de te produire ?
À la Rampage Open Air ! C’est l’endroit parfait. Aussi en France, où il y a une très chouette scène, comme en Belgique. Et évidemment, la Blacklist. Si je me veux vraiment ambitieux, je rêverai de jouer un jour au festival de SVDDEN DEATH, le Summoning Of The Eclipse.
Ta collab de rêve ?
MOB, ce serait vraiment cool ! Et j’espère un jour collaborer avec Soltan.
Des sorties en préparation ?
Oui, je prévois de sortir de nouveaux morceaux prochainement, que ce soit de manière indépendante ou via des labels, en fonction des opportunités qui se présenteront. Cela dit, je trouve généralement plus intéressant de publier ma musique par moi-même. Cela me permet de garder le contrôle sur le timing des sorties, d’avoir une liberté totale sur l’univers visuel, et de gérer la promotion à ma façon.
J’ai déjà sorti quelques tracks sur des gros labels, tels que Disciple Round Table – sur l’EP de NIRE. J’ai aussi sorti un son sur le label de Dr. Ozi, Hard Tooth Records. Au début de ma carrière, j’ai pas mal collaboré avec FullFlex Audio, un très chouette label, qui donne l’opportunité à de jeunes artistes de se montrer.